Grégoire Dondas, l’homme au chapeau

Dans la rubrique « nos clins d’oeil » souvenons-nous de M. DONDAS Grégoire.

Une silhouette sur une mobylette, un visage, un sourire une gouaille
« L’HOMME AU CHAPEAU »

La parole fait l’homme.

Parmi la société multiculturelle du grand St Barthélémy, n’oublions pas le sourire de DONDAS Grégoire Mauléon, sa bonhomie, sa bonne humeur, sa bonne mine nous manquent déjà. C’est à l’âge de 81 ans que Grégoire nous a fait sa dernière farce. Il s’en est allé en levant son verre pour trinquer une dernière fois à l’amitié, à la vie… mais il s’est assoupi, et son cœur c’est arrêté ici bas pour rejoindre l’au-delà.

Cet homme à l’humeur constante était très ouvert et serviable, nous rappelle M. Jeannette de l’Aumônerie Antillaise : « c’était un homme droit, engagé et de parole. Il remuait ciel et terre pour satisfaire. Croyant et pratiquant même s’il n’allait pas à l’église régulièrement, il était présent pour les événements importants »

Olivia sa petite fille, 25 ans,  se souvient de ce papy généreux avec ses enfants,  petits-enfants et amis. Il l’a beaucoup inspiré dans sa vie d’adulte. Elle se souvient de son ambition pour ses proches à qui il affirmait qu’il ne faut jamais rester sur ses acquis et qu ‘il faut toujours chercher à progresser, à améliorer son lendemain. De ces nombreux voyages il avait toujours une histoire à partager et un enseignement à transmettre à sa famille.

Olivier, le dernier des 6 enfants, 14 petits enfants et 5 arrières petits enfants souligne que son père savait tendre la main, à sa famille et à tout son entourage. Il aidait parfois des amis en toute discrétion sans même que sa famille le sache. Sur le plan professionnel, il était dans la marine marchande dans les machines. Il travaillait parfois six mois et revenait au foyer pour trois mois, mais il n’en restait pas là et retournait travailler aux docks. A l’époque la famille habitait à Félix Pyat et c’est par la fenêtre que les enfants surveillaient au loin le retour du « marin au long cours »… guettant le bateau qui ramènerait leur père au foyer.

Nous sommes dans les années 60 et c’est en 1974 que la famille s’installera aux flamants.

Oliver se souvient : « Le port était notre aire de jeux, nous étions toujours tous ensemble….Il parlait facilement de ce qu’il faisait et nous faisait voyager, il ramenait des gros poissons (mérous, etc.) des bouteilles d’alcool… de ses voyages et partageait avec ses proches et ses voisins. Étant petit on partait en ville à mobylette ou en bus. Il aimait nous présenter aux membres de sa communauté. Il était toujours en train d’expliquer, de transmettre. Au vieux port il me montrait les différents poissons et me disait dans quels plats les associer. Il était bon mangeur et adorait la cuisine du pays. Jeune il mangeait 1 livre de farine et 1 livre de lentilles à lui tout seul. Il avait été sportif et pratiquait la boxe et le vélo. Plus tard il était confronté au diabète et n’en informait pas ses proches pour ne pas les inquiéter. Il ne pouvait plus conduire le scooter à cause de sa maladie. »

C’est en 2000 que Mme Dondas décède et Grégoire décide de ne plus continuer son activité professionnelle. Il est très entouré par sa famille et c’est en 2002 que le diabète prend une place importante, risquant même de terrasser M.Dondas.

Chez la famille Dondas on a le sens de la fête, repas, zouks… depuis toujours Mr et Mme créent autour de ces rassemblements le ciment qui reliera à jamais les membres de la famille. Olivier souligne que même s’ils ne s’appellent pas tous les jours ils sont présents pour les grands événements familiaux. M. Dondas savait recevoir, jusqu’à aujourd’hui les voisins en témoignent encore.

M.Dondas ne s’arrêtera pas malgré cette gêne provoquée par la maladie : quand il attend le bus si celui-ci ne se pointe pas dans les 5 minutes, alors il descend des flamants au Centre Ville à pied. Il était volontaire.

C’est en rendant une visite de courtoisie à son amie Mme Enirevec aux Arnavaux qu’il arrêtera sa route. C’est en trinquant une dernière fois et en levant un verre qu’il ne terminera pas qu’il nous a quittés, mais comme la famille en témoigne sur ce carton de faire part :

« Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l’avoir connu. Nous voilà rassemblés au port pour le bateau de Mauléon qui disparaît au loin, l’horizon se confond entre ciel et mer, à l’arrivée, sur le rivage ses compagnons d’antan crient de joie, car le navire de Mauléon est en approche. »

Très chaleureuses métaphores pour un Marin qu’en pensez vous M.Dondas ?