Jean-Louis Amar

« Une figure du quartier de la Busserine d’avant la « L 2 » qui bouleverse la géographie locale : au revoir à Amar le silencieux »

Il serait présomptueux de croire que nous étions tous des intimes de jean louis (dit Amar), même si parmi nous certains le côtoyaient très souvent, voire peut être même tous les jours. Pourtant il appartenait à notre Histoire, celle du quartier, celle de Notre vie.
Il semble que Jean Louis soit parti en même temps que la page de ce quartier Busserine que l’on referme doucement avec la nouvelle aventure de La L2, comme pour nous signifier que rien ne sera plus … dans ce lieu de vie le Carré de M. Tir, rien ne sera désormais comme avant. Une page se referme, mais une page que l’on garde précieusement dans un coin de notre cœur.

Avec lui c’est le souvenir du bâtiment « P » et de la famille Adjemout, de la Busserine, qui perdure dans notre mémoire d’enfant, avec ces courses folles des années 70 dans notre royaume désormais évanoui.
Jean Louis, comme nous l’appelions par habitude, est décédé ce mercredi 9 novembre 2015, il va rejoindre les siens : ses parents, Ariski, Ali, Saïd,  mais aussi ses amis, Biscot, Djilali et tous ceux de sa génération qui ont écrit l’histoire de ce lieu.

Bien sur il n’était pas un héros, cet homme ordinaire avec ses imperfections d’homme était un brave bougre, avec ses souffrances d’homme, avec ses fêlures, avec ses réussites, ses petites et ses grandes victoires. Même si je n’appartiens pas à son réseau d’intimes, nous nous aimions bien, sans faux semblants, sans tralala, simplement.

Et moi l’artiste loin de la scène, il me reste encore la parole, je suis le témoin de cette histoire qui s’est écrite dans l’univers, en France, à Marseille, dans les Quartiers Nord, à la Busserine, au Magasin de M. TIR, au « Va-et-Vient » de Latifa … je suis le témoin de cette proximité à huit clos que tu as su créer avec chacun de ceux qui sont présents aujourd’hui, toi le grand frère, toi le joueur de boule, toi le joueur de carte, toi l’homme discret, Toi l’ami, TOI le frère de cœur de Latifa. Je suis le témoin du manque que tu vas créer, de ce vide que tu vas laisser, comme pour nous rappeler que : « un bien Tel qu’il soit n’est jamais acquis pour toujours », pour nous rappeler au cas où… nous souhaiterions l’oublier, que quelque soit notre destinée nous sommes tous de passages et qu’il n’y a que les fous qui pensent que la vie nous appartient, ce n’est qu’un prêt … que tu déposes aujourd’hui à ton tour, avant nous. Alors part serein l’ami, Amar, Jean Louis, nous te rejoindrons un jour.