Belkacem Tir

« La force et l’authenticité de l’Océan… Dans le geste et la voix »

BELKACEM TIR est né le 10 Novembre 1966 à la Belle de Mai, à Marseille, fils de Mahboubi et de Fatima Tir qui sont cousins. Le père d’origine Algérienne est né à Khenchela. La famille quitte le quartier de Bassens où Belkacem a grandi jusqu’à l’âge de cinq ans, pour le quartier de la Busserine.

Mon enfance à la Busserine

Belkacem ou « Cady » comme tout le monde l’appelle a passé beaucoup de temps au magasin de son père dans sa petite enfance. Cette alimentation avant la construction du centre Commercial était un lieu essentiel du quartier. Il se situait à la place de Carrefour – Le Merlan – à côté de l’école rouge.
Mr Tir était l’associé de Mr Sédrati.

C’était notre folklore à nous

« J’apportais la gamelle avec une de mes grandes sœurs à mon père qui passait ses journées au magasin. A l’âge de 10 ans, je sortais de l’école et j’allais aider mon père au magasin. Ce dernier avait été déplacé pour les grands travaux du Centre Commercial à l’actuel emplacement, face au bâtiment P de la Busserine, qui sera rasé dans les années 80.

En ces temps-là, je me souviens du rodéo des voitures volées qui dérapaient au pied du magasin, au risque de percuter le caisson de gaz autrefois apparent.

C’était notre folklore à nous : un véritable show auquel se rajoutait parfois la ronde des voitures de police qui pourchassaient les voleurs au cœur de la cité ».

« Il y avait aussi des personnages pittoresques tels que cette famille Sicilienne qui rajoutait, tel un film Fellinien, de l’extraordinaire à notre quotidien.

Le fils Nicolas portait des chapeaux-types Borsalino. La mère, à l’accent Italien et au vocabulaire très cru, faisait l’attraction du quartier. Lors d’altercations fréquentes avec la population, elle jurait et vomissait de tout son être sa colère en traitant les jeunes de « cornuchos » tout en courant derrière eux.

Les filles de la famille à l’attitude sulfureuse offraient à la jeunesse de la cité leurs premières excitations.

Des situations qui étaient parfois ubuesques avec une ribambelle d’enfants scandant à tue-tête lors des accrochages : « Jovanie, Jovanie… » Des leitmotiv qui avaient pour effet de renforcer la colère de la mère et de son fils Nicolas ».

Un esprit de village où s’égrainaient des jours heureux.

C’est peut-être de cette observation du microcosme Busserinien que naîtra le goût du spectacle. Les yeux de Belkacem s’illuminent quand il raconte :

« Il y avait aussi :

Le marchand de glace, à l’allure d’un personnage issu d’un film de Pasolini, Mr Amaro au physique fort et aux cheveux argentés, qui vendait dans sa glacière au pied de son parasol des cornets et des tranches napolitaines, coiffées de deux galettes afin de ne pas se brûler les doigts. Il ressemblait à Michel Simon.

Le vendeur de pains de glaces, qui dans son véhicule avec son crochet approvisionnait aussi la glacière du marchand de glaces.

Le marchand de tapis, qui les portaients sur l’épaule, et qui tel un personnage des mille et une nuits, criait« Taillis,Taillis… ». Immigré d’origine maghrébine qui bien souvent parlait mal le français.

Le marchand de pognes qui scandait : « les pognes d’avant, les pognes d’hier, les pognes d’avant-hier ». Le prix différait en fonction de la date de fabrication et donc de la fraîcheur du produit.

Le marchand de chansons : l’accordéoniste jouait les airs du moment (Claude François, Sheila, Ringo, Aznavour, Fuguain, Sylvie, Johnny, Lenormand). Les enfants achetaient des feuilles aux couleurs pastels, bleues, roses, escortant la déambulation en chantant les chansons.

Le marchand de vitres qui criait : « vitrier, vitrier… » muni d’une armature sur son dos avec ses vitres, son mastic et ses petits clous dans un morceau de papier journal.

Après la convalescence et la mort du père Amaro, le marchand de glaces venait dans sa Citroën décapotable bariolée de rose et de bleu ciel.

Le marchand de barbe à papa,
le marchand de pommes d’amour rouges caramel, sur leur bâton.
l’aiguiseur de couteaux avec sa meule,
le plombier ambulant : Mr Carlos…

C’était un petit village à l’esprit très familial. Les maisons n’étaient jamais fermées à clefs. Les échanges étaient quotidiens. Mme Pyazola me faisait des pâtes en sauces et je lui donnais volontiers mon assiette de couscous.

Une scolarité difficile

Pourtant dans ce contexte bon enfant, Cady a été en situation d’échec très tôt. Il a une explication à cela :

« Ma période de primaire, je l’ai passée à l’école de la Busserine avec des professeurs pieds-noirs que la guerre d’Algérie avait rejeté ici pour notre grand malheur.

Mr Finochietti (tristement célèbre pour la tuerie d’Auriol°, Mr Martin, Mr Vial. certains appartenaient à l’O.A.S.

Je sentais bien qu’ils n’en avaient rien à faire de nous. Les enfants européens étaient devant et nous derrière. Je me souviens de ce que l’on disait à tous les enfants d’origine Maghrebine : tu n’arriveras jamais.Cela ne m’a pas donné le goût des études. »

Au collège Pythéas, je me souviens du Directeur Mr Aouizerate qui disait : « On ne m’a pas tué en Algérie, vous n’allez pas me tuer en France ! » Cela donnait le ton.

En dehors du professeur de Maths, Mr Casse, je n’ai pas eu d’accroche à l’école.

En 3éme C.P.A, en tant que mécano, j’ai brûlé accidentellement le garage. Mon patron, un mécanicien véreux, me demandait de siphonner l’essence des voitures. Un jour le jerrican a débordé et en jetant l’allumette de ma cigarette j’ai déclenché un gigantesque incendie, et c’est comme ça que j’ai quitté mon patron sans jamais retourner sur mon lieu de stage.

A 16 ans j’ai arrêté l’école, sans aucun diplôme.

De 1975 à 1978 j’ai pratiqué les arts martiaux à la maison des jeunes du quartier.

Vers l’âge de 14 ans, lors des manifestations culturelles ou des locations de salle, Mme Chambel la femme de ménage de la M.J.C de la Busserine me donnait 400 Francs pour nettoyer durant la matinée du dimanche l’extérieur et l’intérieur avec elle : c’était Byzance (Je nourrissais tous mes amis : cinéma, tickets de bus et sandwichs) ».

Une belle aventure humaine et artistique

« J’ai participé à mon premier court-métrage : « Un été aux amandiers »

En 1980, je fais la connaissance de Jean-Pierre Ega. Lors d’un contrôle de papiers à la Busserine, j’ai été témoin de l’assassinat du jeune Lahouari Ben Mohamed devant le magasin de mon père.

1982, j’ai commencé mes premiers cours de danse, qui m’ont permis de sortir périodiquement du ghetto. Les cours sont devenus réguliers, puis j’ai continué avec Jean-pierre au Centre Ville, le Modern Jazz avec Michèle Bianchi à la rue des Bons enfants, puis à Aix Atelier Jazz.
Parallèlement des cours de théâtre avec Akel Akian m’ont appris à lire et à connaître Arthur Rimbaud.

J’ai poursuivi, de 1982 à 1990 ces deux formations Danse et Théâtre.

1990 sera le tournant dans mes choix professionnels. Avec le théâtre de la Mer, je participe à ma première création professionnelle : « Roméo et Juliette ».

Danseur et comédien, je touche mes premiers cachets en tant qu’artiste.

c’est aussi Cette année-là je deviens l’assistant de Jean Pierre. Je donne des cours dans les collèges et les écoles primaires du quartier – Font Vert , la Busserine les Flamants.
Je suis danseur professionnel dans une création contemporaine aux côtés de Jean-Pierre et d’autres danseurs de la Cie Nouveaux Regards, et avec Geneviève Sorin.

Puis les créations s’enchaînent :

1991- « Baisers d’humour et match de guerre » de Kateb Yacine, du Théâtre de la Mer.

« Il était une fois l’homme » Cie Nouveaux Regards

1992 – « Déguisée », création de Geneviève Sorin, danse contemporaine
« La vie est un songe » de Pablo Calderon de Labarca en tant que comédien – Théâtre de la Mer.

« Suite et Improvisto » Cie Geneviève Sorin

1994 – « Tanger la trahison » de Tahar Ben Jelloun

1996 – « 36 Tangos » de Geneviève Sorin.

1998 – Il participe au succès du film Marseillais les Collègues de Philippe Danjoux, puis au succès « des Oranges » d’Aziz Chouacri mise en scène d’Akel Akian. »

De 1990 à 2002 de nombreuses Créations se succèdent en Danse Contemporaine mais aussi en Danse Moderne ou Jazz :

Geneviève Sorin Cie
Cie Nouveaux Regards
Aix Atelier Jazz Cie

En théâtre, comédien, Belkacem, participe à toutes les créations du Théâtre de la Mer.

En 2005, Cady l’Insatiable, travaille ponctuellement avec la Minoterie avec Ahim Menahim, il joue dans trois télés films avec France3 et dans une publicité Mac Donald,de Dominique Zanca.

Que représente la Busserine à tes yeux ?

La Busserine n’est plus ce qu’elle était. « Cady, l’authentique » nous livre son ressenti :

2004/ 2005 « Affabulation » de Pasolini vient marquer la rupture avec une période d’intense activité qui a forgé l’artiste talentueux.

Cady, de créations théâtrales en créations dansées, a consacré toutes ses belles années aux arts de la scène.

Il a pourtant le sentiment amer, d’avoir été utilisé et d’avoir participé à des réussites collectives, mais sans aucun retour solide lui permettant de continuer de vivre décemment de sa passion.

Un sentiment amer d’avoir participé à l’aventure Culturelle et Artistique, à la reconnaissance d’une structure : l’Espace Culturel Busserine, structure qu’il dit : « …Être, depuis quelques années vidée de sens, de sa substance et de son âme. »

Autrefois une vie et effervescente habitait ce lieu, riche d’une population, « made in locale ». Bekacem, l’enfant du cru, fait le constat d’une désertification locale des jeunes du quartier. La vie culturelle aurait dû foisonner à ce jour, ce qui n’est pas le cas malgré l’apparente plénitude affichée.

Comme s’il n’y avait plus de relève possible, comme si le lieu était vide de mémoire des acteurs qui ont fait son histoire : danseur, comédien, musicien, plasticien.

Force est de constater une médiocrité, une paupérisation, une ghettoïsation du quartier, avec des jeunes sans horizons face à l’abandon des logeurs et des pouvoirs publics et aux mensonges des politiques.

Il y a moins d’investissement sur le plan social avec des drames qui traduisent, une misère et une réalité plus difficile et moins attractive que jamais.

Cady l’enfant du quartier, garde le sentiment d’avoir été volé de l’intérieur, de toute sa « belle vitalité », de son énergie. Le sentiment d’avoir beaucoup donné et peu reçu en retour.

Même sil les remerciements du public garde au chaud son âme meurtrie.

L’artiste sait que c’est sur scène qu’il est bien, qu’il est à sa place, où il a besoin d’être comme une nécessité vitale, ce besoin de nous faire voyager dans des œuvres polyformes.

Belkcacem Tir vit à Berre, loin des turpitudes urbaines, et entouré de sa femme et ses deux enfants, mais garde un regard tendre sur son enfance au quartier.
Une nouvelle création de la Cie Kartoffen : « L’homme pain » sera jouée les 12 et 13 janvier 2012, ironie du sort à l’E.C.B. là où tout a commencé.

Il souhaite poursuivre ce qu’il sait faire de mieux.

Ce que je regrette nous confie-il : « c’est de ne pas avoir eu un métier auparavant, de façon à pouvoir rebondir dans ces temps d’incertitude où la culture n’est pas une priorité, même si elle reste pour l’humanité quelque chose d’essentiel. »

Témoignage de Jean-Pierre Ega

Je l’ai connu enfant, il y a de cela bientôt quarante ans. Nous avions pour trait d’union le bâtiment E -moi au 8, lui au 11. Il y avait aussi N’Sar le grand frère de Cady, mon ami adolescence.
Nous sortions danser en ville à l’époque du boogie woogie de Louis Prima et sur la Soul de James Brown. Mes premières influences en matière de danse sociale.

Je l’ai repéré à 12 -14 ans comme danseur potentiel. Il marchait déjà comme un kakou marseillais avec beaucoup d’allure.
J’ avais commencé à pratiquer la danse depuis quatre ans, je voyais en lui, et ses grandes jambes, l’élève que je pourrais former.
Il avait une aura à la Gérard Philippe, un charme particulier et sauvage à la James Dean.

En 1981, la mort de Lahouari Ben Mohamed a secoué tout le quartier – Picon, Font Vert, la Busserine, les Flamants». Toute la jeunesse des Cités Nord de Marseille avait été sous le choc de ce drame d’un autre adolescent.

C’est le moment où j’ai choisi d’apporter ma participation à l’oisiveté des jeunes qui squattaient les murs et blocs du quartier. Comment faire en sorte qu’ils créent au lieu de s’ennuyer et prendre le risque de devenir délinquant. La Danse était un moyen, le social le résultat.
Notre danse était un engagement politique qui m’emmenait bien au-delà de l’imaginable, et cela grâce à des personnalités comme celle du jeune Belkacem.

En 1982, un groupe d’adolescents qui suivait mes ateliers de danse jazz croque la scène à pleines dents. Cela ne pouvait qu’être remarqué au niveau local et à l’échelle de la Municipalité

Cady, très vite, se signale par son talent, son sens du rythme et sa personnalité artistique. Il n’a pourtant que 16 ans et c’est un chef de bande dans la cité et sur scène.
C’est lui qui donne le ton à Hocine Labidi, Nasser Bachi, Afid Abdelkrim, Maria Aboudou, Nadia, Louisa Ammouche.

J’alternais mes cours avec une formation personnelle en danse moderne, avec Michelle Bianchi à la rue des bons enfants.

Cady est apparu comme un soliste Potentiel. En 1985 je l’emmène avec moi étudier le modern Jazz.

Nous formons l’association Body and Soul et créons la Cie de Danse “Nouveaux Regards” qui écume toutes les scènes de la région et se fait remarquer au festival de la Jeunesse à Châteaux Arnoux.
Chez Mme Bianchi, le jeune danseur devient plus académique. Toutefois, il emporte avec lui dans sa danse la fougue de son univers musical la pop musique.

Cet univers s’impose à moi : le faire danser sur des musiques qu’il aime (Fleet Wood mac, Sting, Chris de Burg…), une approche plus moderne de notre danse.

Cady transcende son énergie guerrière et la met au service de sa danse. Il n’a pas 20 ans et déjà il pousse le groupe.

Après une formation à New York et à la suite d’une Bourse d’étude chez Alvin Ailey, je retrouve ma Cie plus gonflée que jamais et nous alimentons notre danse de rencontre avec d’autres danseurs du Centre ville (Annette Kamoun, Robert Buono, Christophe Halleb (soliste chez Preljocaj ) plus académiques que nous et férus de danse classique.

Nous organisons à l’Espace Culturel des scènes où nos invités présentent des extraits de leur répertoire.

Parallèlement à la danse, Cady se forme au théâtre avec le Théâtre de la mer. C’est en tant que danseur de la Cie Nouveaux Regards qu’il entrera dans cet univers lors de la Création Roméo et Juliette qui obtiendra un franc succès.

La Cie de danse poursuit sa progression à travers des créations qui nous emmènent du local vers l’espace monde. Va et vient de la périphérie au centre et vice versa. Dans notre répertoire il y a eu :

Ma cité
Idoles de papier
Révolution Culturelle dans le Nord Side
Il était une fois l’homme

Sa demande insatiable d’aller plus loin me pousse à le présenter à Elisabeth Pons Angelvin (qui participera plus tard à tous les jurys d’examens au D.E. de professeur de Danse Jazz). Belkacem et moi-même ferons partie de sa Cie pendant plusieurs années: Aix Atelier Jazz Cie.

Puis rencontre avec cette notoriété de la Métro Goldwyn Mayer: Matt MATTOX, Docteur Honoris Causa la référence Internationale de la danse Jazz.

Dans la foulée, la force de frappe de la Cie Nouveaux Regards a suscité l’intérêt de la Municipalité et de grands chorégraphes nationaux. Karine Sapporta, Régine Choppinot, José Lénon, Maryse Delente débarquent dans notre quartier à l’époque de M.Ceccaldi.

Ce n’est pas pour rien que tous les projets expérimentaux qui se passaient sur Marseille au niveau de la Danse se faisaient à la Busserine.

Une belle revanche sur la vie

En 1990 je démissionne d’un travail confortable pour tenter l’aventure artistique avec Cady. Il intervient au sein de l’association Body and Soul en tant que professeur de danse dans ce collège où il avait été autrefois en situation d’échec. Il contribue à la réputation de l’association : plus de 250 élèves par an depuis 1990. Nous comptions plus de garçons que l’opéra de Marseille.

En 1990 c’est la rencontre avec la chorégraphe Geneviève Sorin, danseuse de Dominique Bagouet, qui s’installera sur Marseille.

Quatre des Cinq Danseurs de la Cie Nouveaux regards dont le talentueux Belkacelm Tir , danseur soliste qui évoluera dans la danse contemporaine comme un poisson dans l’eau.

Cady a participé à presque la totalité des répertoires de la Cie Nouveaux Regards :

Une danse-théâtre selon le modèle américain où à la performance s’associe l’histoire racontée au travers d’une danse plus expressive et narrative.
Le répertoire se poursuit avec :

Le Carré d’el Cady
Piccolo Pezzetino
La Dimension Cachée

Cady continua en alternant créations contemporaines dansées et jouées et parfois le cinéma.

Durant ces trente années d’échanges artistiques et de partage, je ne connais pas un artiste chorégraphe qui ne se soit arrêté sur le talent de ce jeune prodige de la Busserine. Pas un qui n’ait pas été sous le charme ou intéressé par cette énergie masculine au service de cet art : la danse.

Il a su aborder cette médiation avec rigueur, parfois en ne ménageant pas son corps pour récupérer. Cette rudesse qu’on lui connaît n’avait d’égal que sa détermination sur scène.

Tous ceux qui l’ont vu sur scène peuvent pas oublier ces lignes imaginaires qu’il a dessinées dans l’espace et pour ma part ces adages dansés avec brio illuminent encore ma mémoire.

À partir des années 2005/2006, blessé, il abandonne la danse, pour se consacrer au théâtre et au cinéma.

La vie comme beaucoup d’artiste ne l’a pas épargné, mais est-il nécessaire d’avoir un nom sur le grand écran ? Est-il nécessaire d’avoir une reconnaissance officielle pour être un Artiste?

Tu es la preuve vivante que non et tu as su faire résonner le quartier sous tes pas et à travers tes musiques celle des jeunes de la Cité.

Tu as su et mieux que quiconque, grandir et franchir les étapes qui ont modelé ton corps et ton talent. Tu mérites une place de choix dans « nos plus belles réussites».

Que reste t-il à l’artiste quand il n’y a plus la médiation artistique ? Il reste l’essentiel, son regard, son point de vue sur les événements de ce monde.

Et que nous reste-il à partager au-delà de notre danse, il reste l’essentiel: l’humain.

Tu as su me donner l’envie de vous accompagner, l’envie d’avoir envie d’y croire aussi, d’essayer de tout danser, de danser encore et toujours et pour cela tu danses encore dans mon cœur, “petit Cady”.

Cela c’est magique et rien ne me l’enlèvera.