Rencontre avec Christiane Taubira au Mucem

Le samedi 2 octobre 2021 au Mucem s’est déroulée la rencontre-débat : « Conversation entre Wole Soyinka (écrivain et metteur en scène nigérian. Lauréat du prix Nobel de littérature en 1986 : premier auteur noir à en être honoré.) et Christiane Taubira (députée de la Guyane, auteure de la loi qui porte son nom « Loi TAUBIRA » tendant à la reconnaissance, par la France, de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ; loi adoptée à l’Assemblée Nationale le 21 mai 2001).

Vingt ans après Wole et Christiane ont rendu hommage à cette loi et ont interrogé ses mémoires, ses transmissions et ses héritages.

Christiane Taubira © Stéphane de Bourgies

Le président du Comité Mam’EGA a participé à cette « Conversation » historique entre ces deux personnalités illustres de par leur engagement constant et sans concession. Et lors des dédicaces de leurs ouvrages, il a remis à Madame TAUBIRA un dossier circonstancié comprenant :

  • d’une part, copies des courriers transmis aux Maires de la nouvelle équipe municipale (Mme RUBIROLA puis M. PAYAN) ainsi qu’à l’Archevêque de Marseille, Monseigneur AVELINE.
  • d’autre part, l’ouvrage « Lettres à une Noire » réédité par la maison d’édition canadienne Lux Éditeur et préfacé par la philosophe Elsa DORLIN (paru le 1er octobre), accompagné par un pré-dossier de presse annonçant l’initiative collective du 27 novembre 2021 au cinéma l’Alhambra, à laquelle nous avons convié Mme TAUBIRA.

La remise de ces documents nous semble d’autant plus important au moment où des pays tentent de se réconcilier avec leur passé par la reconnaissance :

  • par la Nouvelle Zélande en septembre 2018 de la langue et la culture maorie. La culture maorie étouffée par plus d’un siècle d’hégémonie britannique.
  • par l’Allemagne en mai 2021 du génocide des Herero et des Nama, considéré comme le premier génocide de l’histoire du XXe siècle.

Pour le Comité Mam’EGA et ses partenaires il est difficilement concevable que dans la Seconde Ville de France, Aimé CESAIRE puisse être cantonné à une impasse alors qu’une plaque à son nom figure au PANTHÉON, où reposent les dépouilles de nombreuses personnalités françaises, de Victor Hugo à Victor Schoelcher en passant par Émile Zola et Jean Moulin.

L’inauguration de cette impasse s’est déroulée le vendredi 13 février 2015 en présence de Madame PAU-LANGEVIN (Ministre des Outre-mer de l’époque ; députée socialiste de la 15ème circonscription de Paris avant d’être nommée adjointe au Défenseur des droits) ; impasse qui selon les édiles marseillais de l’équipe municipale précédente devait devenir une rue. « Six ans après l’impasse demeure une impasse« ?

Nous vous convions à consulter les discours prononcés à cette occasion par Mme la Ministre et par Pierre LEZEAU responsable du Comité Mam’EGA.

Le 2 octobre au cours d’une de ses interventions Madame TAUBIRA n’hésitera pas à évoquer les mots de CESAIRE extraits du « Discours sur le colonialisme » : « Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde« .

Au-delà de la rue Aimé CESAIRE, le Comité Mam’EGA avec ses partenaires du territoire du Grand Saint Barthélemy et extra muros, est force de proposition à travers son action « Atelier noms de rue » qui se veut être le reflet de la diversalité de la population marseillaise.