Les amitiés de Maryse Condé
Du 25 au 26 novembre 2022 au Mucem
1 esplanade J4, 13002 MARSEILLE
Le Mucem invite l’écrivaine Maryse Condé pour deux journées de rencontres, lectures, spectacles et concerts dédiés à son œuvre engagée et mémorielle.
Une programmation conçue en collaboration avec le Comité Mam Ega, la Collective, l’association Mamanthé et le festival Kadans Caraïbe.
Auteure d’une quarantaine d’ouvrages traduits dans plusieurs langues, et récompensée par de nombreux prix dont le prix de la Nouvelle Académie de littérature (qui a remplacé en 2018 le Nobel de littérature), Maryse Condé révèle dans son œuvre les ravages du colonialisme et nous fait découvrir les mille facettes de la réalité antillaise.
Pendant ces deux journées au Mucem, Maryse Condé partage ses amitiés au long cours : la soprano Leïla Brédent, la voix slamée de Blade Alimbaye, trois générations de femmes dans la pièce Désirada, enfin libre, les mots complices de Jean-François Carenco, Letizia Galli, Laurent Gaudé, Annie Maïllis, Gaël Octavia, Christiane Taubira et Pascale Theriez, Laurent Voulzy et sa guitare, les peintures de Françoise Sémiramoth, une lecture théâtralisée et musicale de La migration des cœurs, les chants haïtiens de Mariann Mathéus, et le son des tambours pour un final en gwoka avec la compagnie Boukousou.
Avec Maryse Condé et ses invités :
Blade Alimbaye, Ahmed Barry, Nicolas Baudino, Eric Bouvron, Léïla Brédent, Jean-François Carenco, Laura Clauzel, Nathaly Coualy, Max Diakok, Vanessa Dolmen, Eva Doumbia, Jean-Emmanuel Fatna, Letizia Galli, Laurent Gaudé, Marie Huyghues Despointes, Christian Julien, Annie Maïllis, Valérie Marin La Meslée, Mariann Mathéus, Gaël Octavia, Françoise Sémiramoth, Sylvain Souret, Christiane Taubira, Pascale Theriez, Romain Trouillet, Laurent Voulzy
Avec la participation de l’association Macaya et du collège Henri Wallon.
Librairie et petite restauration sur place.
https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-fort/les-amities-de-maryse-conde
Maryse Condé © Nicolas Serve / Oh les beaux jours !
Programme
Vendredi 25 et samedi 26 novembre
En continu, forum, entrée libre
Le Caravage créole
Installation sonore et vidéo de Françoise Sémiramoth, artiste plasticienne
Sound design : The One
Montage : Gilles Bensitri
Le Caravage créole est l’évolution de la collaboration artistique entre Maryse Condé et Françoise Sémiramoth. Alliant l’image et le son, la peintre interroge Maryse Condé sur sa façon de percevoir la couleur, les couleurs ; sensations retranscrites par la voix de l’auteure.
Vendredi 25 novembre 2022
11h, auditorium, entrée libre
Moi, Tituba sorcière…
Les élèves de la classe de 3e 4 du collège Henri Wallon entrent en scène avec une proposition croisant théâtre, slam et vidéo, menée à partir du roman Moi, Tituba sorcière… de Maryse Condé.
La tâche d’encadrer cette création a été confiée au musicien Awa Isoa (Association Macaya) et à la comédienne Léa Jean-Théodore.
Le travail de Maryse Condé est à la croisée de problématiques profondes (esclavage, violences de race et de genre). Renvoyant à un passé douloureux, les questions qu’elle aborde n’en restent pas moins actuelles. Cette volonté formulée par l’écrivaine que des adolescents s’approprient le récit de Tituba est un acte mémoriel important. Elle témoigne d’une marque de confiance forte envers des générations qui auront la responsabilité de faire les sociétés de demain.
Projet mené en partenariat avec le Comité Mam Ega, La Collective et l’association Mamanthé dans le cadre du projet « Des enfants, un artiste, une œuvre ».
19h, auditorium, entrée libre
Récital
Par Léïla Brédent (chant) et Sylvain Souret (piano).
La soprano lyrique Léïla Brédent et le pianiste Sylvain Souret nous emmènent en voyage entre élégies et coloratures pyrotechniques. Où l’on entendra Lakmé, prêtresse rebelle en Inde colonisée, des héroïnes européennes tombées dans la folie à force d’être manipulées, ou encore l’affirmation d’être Guadeloupéenne dans un air du cru…
20h30, forum, entrée libre
La migration des cœurs
Lecture théâtralisée et musicale à partir du roman La migration des cœurs de Maryse Condé (Robert Laffont, 1995)
Scénario : Eric Bouvron, Laura Clauzel, Viktor Lazlo
Voix : Laura Clauzel, Vanessa Dolmen et Christian Julien
Création musicale & ambiance sonore : Romain Trouillet
La migration des cœurs, texte caractéristique du style singulier de Maryse Condé qui mélange français et créole guadeloupéen, peint l’histoire des sociétés antillaises marquées au fer rouge par l’esclavage. Pour écrire cette œuvre romanesque, l’écrivaine s’est inspirée du roman d’Emily Brontë : Les Hauts de Hurlevent, dont les personnages sont transposés dans une identité créole.
Dans cette variation polyphonique où les voix de Cuba, de la Dominique et de Marie-Galante se font écho, Maryse Condé partage son univers antillais riche du bruissement des langues, de la singularité des cultures, de la diversité des classes et des couleurs qui habitent les Amériques insulaires.
L’adaptation du roman en lecture théâtralisée a été imaginée par Marie Huyghues Despointes, présidente du festival Écritures des Amériques, dans le cadre de son édition 2020 ; cette dernière présentera la lecture ainsi que l’histoire du festival, auquel Maryse Condé est indéfectiblement liée.
Production : Association Prix des Amériques insulaires, Cie Barefoot.
Samedi 26 novembre
14h30, auditorium, entrée libre
Désirada, enfin libre
Mise en parole adaptée du roman de Maryse Condé
Conseiller artistique Alain Verspan
Avec Nathaly Coualy, David Blamèble
Secrets et mensonges : est-ce là le seul héritage que sa grand-mère Nina et sa mère Reynalda, lèguent à Marie-Noëlle ?
Blessées, endolories, souffrantes mais furieusement libres, ces trois femmes incarnent tous les drames, tous les espoirs et toute l’immense résilience des femmes créoles.
La comédienne Nathaly Coualy les incarne toutes et, autour de la parole de Maryse Condé qu’elle porte, la musique plurielle de David Blameble s’enroule, tournoie et s’enliane.
16h, forum, entrée libre
Mots et Merveilles, Tribute to Maryse
Lecture musicale
Blade AliMbaye (voix et machines) et Nicolas Baudino (flûte, saxophone, clavier)
Mots et Merveilles, c’est l’histoire d’une rencontre à mots croisés, ces derniers mêlant polyphonies, saxophone, flûte et percussions vocales.
Autour du répertoire de Blade AliMBaye, accompagné de Nicolas Baudino, le binôme propose une exploration de l’œuvre (presque éponyme) de Maryse Condé.
17h00, forum, entrée libre
Chants haïtiens
Chants traditionnels haïtiens par Mariann Mathéus, accompagnée d’Ahmed Barry à la guitare et de Jean-Emmanuel Fatna aux percussions.
18h, auditorium, entrée libre
Complicités et résonances
Avec Maryse Condé et ses invités : Jean-François Carenco (Ministre délégué chargé des Outre-mer) , Letizia Galli (auteure et illustratrice de livres jeunesse), Laurent Gaudé (écrivain), Annie Maïllis (essayiste), Gaël Octavia (écrivaine, dramaturge), Christiane Taubira (femme politique, écrivaine), Pascale Theriez (professeur d’anglais), Laurent Voulzy (auteur-compositeur-interprète)
Modération par Valérie Marin La Meslée (journaliste), accompagnée par Eva Doumbia (autrice, metteuse en scène)
Maryse Condé nous invite à entrer dans sa vie et son œuvre à travers les paroles complices de ses invités.
Plusieurs voix se succèderont et échangeront sur scène. Eva Doumbia y sera celle de l’écrivaine.
Il sera question de théâtre avec Gaël Octavia et de peinture avec Letizia Galli ; d’écriture à quatre mains et du motif de la mer avec Pascale Theriez.
De la douceur et de la difficulté d’être une femme avec Annie Maïllis.
Du pouvoir fascinant d’Haïti avec Laurent Gaudé.
De la Guadeloupe en mots et en musique avec Jean-François Carenco et Laurent Voulzy.
Et, bien sûr, d’amitié, avec Christiane Taubira.
Tous nous diront l’importance de l’œuvre de Maryse Condé dans leurs vies et leurs travaux.
Avec la participation du mari et traducteur de l’écrivaine, Richard Philcox.
21h, forum, entrée libre
Célébration du Gwoka
Compagnie Boukousou (Max Diakok)
Un concert qui renoue avec la tradition du Gwoka dans ses déclinaisons rurales et urbaines. La Compagnie Boukousou lui redonne sa dimension sacrée en valorisant l’authenticité des émotions dégagées par chaque rythme.
Style musical composé de chants, de rythmes et de danses, le Gwoka tire son origine de la période esclavagiste durant laquelle les tambours et la danse constituaient un exutoire contre l’oppression. Il a perduré au fil des siècles sous d’autres formes dans les milieux ruraux. Jusqu’à nos jours, le Gwoka est porteur de résistance face à l’injustice. Il a été inscrit le 26 novembre 2014 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
Co-production Festival Kadans Caraïbe.